C'est typiquement le genre de film que je vais voir en crabe (c'est moins violent qu'à reculons) : un sujet qui me branche moyennement (il paraît qu'il y a du zombie, arch !) et un souvenir très mitigé de The Fake, précédent long métrage de Yeon sang-Ho présenté à Annecy "il y a quelques années".
Heureusement, je lui réserve la primeur et c'est ainsi que lundi matin, je m'installe, fraiche comme une crème, dans les fauteuils de Bonlieu. J'entends un festivalier derrière moi annoncer à ses camarades : "ce que vous allez voir maintenant vous donne la tonalité de la semaine !". Tiens donc !
Seoul Station est le théâtre d'un étrange événement : un SDF mortellement blessé disparaît. Et ce qui est au départ pris pour une émeute provoquée par des marginaux, est en réalité bien plus grave. Ah oui, c'est une attaque de zombies ! Rapidement, la population alentours est dévorée et devient à son tour une horde cannibale. Les symptômes sont pour tous les mêmes : yeux révulsés, veines apparentes, dents qui claquent et une sérieuse envie de manger de la chair fraîche. Et la capacité de courir. Oui. Mais pas de descendre les escaliers sans faire une cascade maladroite. Non.
Et il y a la petite histoire dans la grande : Hae-Sun, une jeune fugueuse réfugiée dans un motel avec son petit ami, parvient à déjouer les attaques en compagnie d'un sans-abri. Ailleurs dans la ville, son petit ami, convaincu par le père de l'héroïne, la recherche. Leur lien : un smartphone, qui bien évidemment fait le coup de la coupure réseau et de l'écran cassé.
J'ai vraiment été accrochée dès les premières minutes de l'histoire et le rythme est très enlevé. Quand les personnages courent, on court avec eux. Quand ils explorent des lieux apparemment vides, on cherche avec eux. Seoul Station est également une critique funky de la société coréenne : - une autorité sourde aux réclamations et qui n'hésite pas à circonscrire le centre-ville, laissant ensemble ce qui reste de la population saine avec les zombies, -des intérêts personnels impérieux face à une situation hors du commun, - une ville impersonnelle où toutes les rues et stations de métro se ressemblent, et où le répit provient d'un immeuble témoin.
Et à la fin... Et puis non ! Z'avez qu'à aller voir Seoul Station !
-- etbougekobe
1 De Cèbe -
Il y a des idées intéressantes dans ce long métrage, et un traitement assez atypique pour une histoire de zombie. Il y a malheureusement aussi des longueurs et des scènes d’auto-apitoiement à la limite du supportable. On a bien compris que le film est un prétexte à la critique d'une société toujours plus verrouillée et indifférente, pas la peine d'en rajouter des tonnes !
Malgré tout, le final rattrape en bonne partie ces écueils; une audace qu'aucun studio Hollywoodien ne se serait permise. Pour cela: bravo !