Je ne sais pas si c'est l'effet Cannes ou tout simplement l'effet démographique (9000 festivaliers cette année dixit le maire d'Annecy) mais obtenir le sésame de la cérémonie d'ouverture était particulièrement difficile. Il faut dire que le film projeté a un pedigree de choix : Michaël Dudok de Wik et Isao Takahata entre autres. L'auteur du poétique Father & Daughter (Grand Prix Annecy 2001 et Prix du public de cette même année) à la réalisation et le studio Ghibli à la production. Une combinaison magique !
Le film est d'une très belle beauté formelle, et sans conteste une leçon d'animation et de cinéma; le lien de parenté avec le studio Japonais est ténu mais indéniable.
Si l'on n'apprendra pas à survivre sur une île déserte avec ce film, on ne pourra en revanche qu'être touché par les nombreuses scènes de vie qui émaillent le récit. Les aventures du bébé sont particulièrement réussies et son animation légère évoque celle du Moine et le Poisson. La nature est magnifiquement retranscrite dans sa beauté et sa dangerosité.
En résumé, un grand moment de poésie que je ne pourrais que recommander -- sauf si comme mon voisin de siège vous préférez ronfler et/ou taper sur votre téléphone pendant la séance, puis enquiquiner tout le monde pour sortir en plein milieu de séance. Pour cette catégorie de population, je peux recommander un Michael Bay à la place, avec un peu d'aspirine.