J'ai fait le plein de courts avec les sélections "regular" 4 et "off limits" 6. J'ai bien aimé Guida qui après 30 ans de vie rangée décide de mettre un peu de piquant en posant pour un cours de dessin. Très joli, une bouffée d'air frais bienvenu, tout comme We Can't Live Without Cosmos qui relate l'aventure de deux cosmonautes amis depuis l'enfance. Drôle et émouvant, j'avais peur que les réalisateurs aient perdu la recette. Mais la parenthèse se referme sur l'humour grinçant de Tranche de Campagne où le rôle des animaux et des humains est inversé. On apprend également qu'il ne faut pas trop contredire les végétariens potentiels. Quittons le domaine de l'humour noir pour nous plonger Dans les eaux profondes. Trois témoignages apparemment sans rapport deviennent des histoires jumelles: très bien amené !
La sélection "off limits" est très hétéroclite, certains métrages auraient très bien pu se trouver dans la compétition officielle... Enfin sauf Moon Blink qui remporte le prix du court le plus pénible depuis Barcode (un chef d’œuvre finalement !). Imaginez du bruit blanc à l'image et un son strident pendant dix minutes et vous avez un court en sélection officielle. Jazz per un Massacro est loin d'être aussi désagréable et remporte le concours de la pellicule grattée haut la main. Carte Noire est imbitable mais suffisamment court pour qu'on s'en fiche. Planet Σ était bien étrange, attention aux chutes d'abeilles, mais intéressant visuellement. Mes deux préférés de la sélection sont toutefois Tu Ressembles à Moi, pas forcément pour l'animation mais pour l'idée et la narration, et The Race. Ce dernier est la preuve que l'on peut réaliser un court expérimental de 15 minutes qui n'est pas pénible et qui est compréhensible pour le commun des mortels. Fort bien !
Le long du jour se nomme Sabogal. Il s'agit d'un thriller judiciaire "complètement fictionnel" qui reprend pourtant des témoignages en prises de vue réelles de la situation en Colombie aux alentours de l'an 2000. Le film utilise plusieurs techniques d'animation, principalement une imagerie de synthèse complètement désaturée. Sans la mise en garde au début du film, on pourrait croire à une histoire (presque) vraie tant elle est crédible et alambiquée. Selon le réalisateur, le but de ce film est de présenter l'histoire trouble de la guerrilla et des organisations paramilitaires aux nouvelles générations sans que cela soit ennuyeux. Le film souffre de quelques longueurs; peut-être dû à son montage à partir d'une série de 13 épisodes.