Peut-on encore parler de la machine à rêves Pixar ? ou bien doit-on se référer au Process Pixar (tm) ? L'introduction de la première séance fait un peu peur avec un petit film de propagande bien senti. Heureusement, Peter Sohn rattrape la sauce avec la présentation de The Good Dinosaur (Le Voyage d'Arlo) dont il assure la réalisation. Son discours sera repris et répété un peu plus tard par Sanjay Patel à la charge du petit court métrage précédant le film Sanjay's Super Team. Tous deux avaient bien révisé leur speech ;-)
En résumé (court et brutal s'il vous plaît) il faut creuser encore et encore, ne pas hésiter à mettre son cœur sans la balance et mettre des éléments personnels pour raconter une histoire sincère et qui sonne émotionnellement juste. Il faut bien admettre que la recette prend car le court est un vrai régal, sûrement encore plus apprécié une fois le contexte expliqué. Les extraits d'Arlo sont aussi intéressants en termes narratifs. La direction artistique m'interloque (captain) un peu plus car elle mélange animation et décors hyper réalistes avec des personnages très cartoonesques. Attendons de voir le résultat cet automne !
Les court-métrages du jour sont un peu plus gratinés qu'hier, avec des messages politiques forts : Goodbye Utopia from China, Black Tape du Danemark, Zepo d'Espagne et le très bon Suleima de Syrie. Le propos de ce dernier est très bien mis en valeur par l'animation et je pense qu'il sera récompensé d'un prix bien mérité. Il n'y a finalement pas beaucoup de respiration sauf le satirique Auto Portraits (vive le pétrole et la fin du monde) et le biographique Love in the Time of March Madness (dur de s'accepter quand on est une femme et qu'on mesure 1m95). On s'éloigne un peu de la dure réalité avec Isand. Un chien et un singe attendent leur maître et apprennent à s'accepter malgré leurs différences. Le singe prend toutefois des habitudes humaines et mettra fin à cette sombre histoire. On termine avec la guerre des tranchées. Dans Uncanny Valley, deux soldats tentent de survivre coûte que coûte. Lorsque que l'un d'eux est blessé, l'autre s'occupe de lui et tente de trouver un abri. Une belle performance de pixilation et une fin inattendue clôturent cette séance qui aurait pu s'appeler "monde de m...."
La troisième et dernière séance de la journée est Extraordinary Tales qui se trouve être une compilation de courts reliés par un fil conducteur. Alan Edgar Poe (tout au moins sa réincarnation en corbeau) dialogue avec la Mort et raconte ses histoires les plus célèbres. Un excellent prétexte pour nous faire écouter les narrations de Christopher Lee, Bela Lugosi et Guillermo Del Toro entre autres. Chaque court possède une identité graphique bien distincte, des aplats monochromes de The Tell-Tale Heart (présenté l'an dernier à Annecy) au pulp fiction The Facts in the Case of M. Valdemar. J'aimerais bien voir le réalisateur se pencher sur le cas de Lovecraft...
That's all folks !
1 De etbougekobe -
LMC3 - Tout en haut du monde
Nous tentons la file d'attente des sans-résa. Grâce à beaucoup de chance et un peu d'abandon, nous arrivons à entrer dans cette séance, probablement la plus survoltée de la journée.
Tout est plus à 20h30 : plus d'avions en papier, plus de "plop" bruités à la bouche, plus d'excitation... Et après une courte introduction de l'équipe du film - cela a l'air d'être le mot d'ordre, "court" - nous voici plongés dans le St-Petersbourg du 19e siècle. Sasha, petite-fille du célèbre explorateur Oloukine, part sur les traces de son grand-père disparu lors d'une expédition vers le Grand Nord. Au cours de l'aventure, semée d'embuches bien entendu, Sasha fera preuve de courage et d'obstination. Une amourette vient, comme la cerise sur le gâteau, bousculer cette adolescente.
De belles images nous sont offertes : les couleurs pastel des grands aplats crayeux réussissent à transmettre l'atmosphère des grands espaces, St-Petersbourg d'abord, puis les banquises du Nord.
Le rythme est enlevé et aucune longueur n'est à déplorer.
Pour être très honnête, j'ai failli ne pas le sélectionner, craignant de ne pas être conquise par l'histoire. Eh bien je ne regrette pas l'attente de près d'une heure !