Yume to Kyoki no Oukoku est un documentaire sur le studio Ghibli et le trio sans lequel il n'existerait pas: Miyazaki, Suzuki, Takahata. Filmé pendant près d'un an dans le studio Ghibli "principal", on suit principalement la production de Le Vent se Lève tandis que celle de Princesse Kaguya a lieu dans un studio secondaire. On verra donc beaucoup plus Miyazaki et Suzuki pendant le documentaire. Ils ne se priveront pas de lancer quelques piques à leur aîné.
La "folie" du titre est finalement assez peu explorée mais témoigne tout de même de la maniaquerie de Miyazaki ("Voici comment on doit saluer") et ses angoisses. Il semble se livrer davantage que dans toutes les interviews et reportages que j'ai pu lire jusque là... On apprend ainsi qu'il ne peut dormir sans somnifères, qu'il est clair pour lui que le studio va disparaître ("c'est inévitable").
La folie côtoie effectivement les rêves, la contradiction d'un homme qui rêve de paix mais est passionné par les avions de guerre. Ce paradoxe se retrouve presque intégralement dans le film, jusque dans les détails d'une scène où le personnage principal offre un repas à des enfants orphelins, écho d'un épisode de la vie de son père qui était ingénieur aéronautique.
Il y a quelques longueurs, quelques scènes de contemplation pas forcément indispensables mais aussi des instants de toute beauté -- à tel point que je me suis demandé si ce n'était pas Takahata qui l'avait réalisé ;-) Un must pour les amateurs (et professionnels) de l'animation. Bill Plympton ne s'est d'ailleurs pas trompé et a assisté à la projection : The Kingdom of Dreams and Madness.