Je laggue un peu et j'ai donc décidé de regrouper deux programmations qui de toute façon s'enchaînent à merveille. Voyons plutôt ce que les organisateurs diaboliques avaient en stock pour nous:
Hipopotamy. Une poignée de femmes et d'enfants se baignent dans une rivière. Un groupe d'hommes qui les observent en cachette décident de les approcher d'une manière extrêmement violente, comme s'ils s'étaient inspirés du comportement des hippopotames. Dernier court de la sélection 3. Un Polonais qui nous dit: j'ai grandi dans le bloc de l'Est et je vais vous le faire payer. Note : J'aime bien les Polonais(es) mais là quand même, il enfonce le clou. Âmes sensibles s'abstenir, parce que les enfants et les cailloux, ça va pas ensemble.
Eager est une danse macabre menée par des personnages en forme de spectres, d'animaux et de squelettes qui se métamorphosent et se multiplient en explorant les concepts de la vie et de la mort. Premier court de la sélection 4 avec des chiffons sales puis de la pâte à modeler en forme de à peu près tout et souvent des trucs pas très sympa. J'ai bien aimé quand même.
Il faut dire qu'avant le Polonais il y avait un autre court que je n'avais pas vu venir (mais assez connu/polémique selon Elo), Beauty. Une collection d’œuvres de maître animées avec Photoshop, durant 589256 millisecondes avec une musique lancinante pour accompagnement. Bingo du court !
Reprenons maintenant le programme dans l'ordre. 365 c'est 1 seconde d'animation par jour pendant 1 an. C'est loufoque, décalé, non sens, mais aussi un peu lassant après le mois de Juin. Patch c'est du pixel art avec des carreaux peints et ma foi ça rend plutôt bien, un autre exercice de style.
Dans la catégorie récits, nous avons Grace Under Water, une histoire d'ado rebelle avec des poupées, un très bon choix question malaise / mal-être. Histoires de bus déride un peu l'atmosphère avec cette femme d'âge mûr décidant de devenir chauffeuse d'autobus scolaire. Retour à une ambiance pesante voire malsaine dans Simhall (Piscine) où une marionnette jument désabusée est aux prises avec deux loups dont un dépressif et des souris cleptomanes qui volent de l'acide (chlorhydrique). Through the Hawthorn confronte un patient schizophrénique, sa mère et un psychiatre et combine plusieurs techniques d'animation selon le point de vue. Intéressant comme un documentaire.
Sélection n°4. Hasta Santiago est le récit de voyage de l'année et ma fois il est plutôt réussi et bien mené. Le Retour des Aviateurs est un court estonien de 16 minutes mais ça va. On apprend même une ou deux positions du kamasutra. Beaucoup plus sage, Vaghti Bacheh Boudam explore les peurs d'enfants suscitées par les parents pour les tenir éloignés du danger. J'avais un peu peur au début (animation en sable) mais finalement c'était plutôt mignon.
La Recette du Gruau où l'humour anglais bien grinçant. Ne pas oublier sa bible ! Alfred Jarry & les Pataphysiques est un documentaire loufoque sur la vie de l'auteur de Ubu Roi. Très sympathique. Phantom Limb (le Membre Fantôme) est un court sur la culpabilité et le handicap plutôt bien réalisé. Enfin, La Maison de poussière raconte l'histoire d'une ancienne occupante d'un HLM délabré en cours de démolition. Elle s'introduit imprudemment dans les ruines pleines de souvenirs. ça m'a un peu rappelé la Maison en Petits Cubes mais en moins émouvant. Très bien réalisé par contre.
Mon préféré dans tout ça ? Euh, bingo !