La cérémonie d'ouverture fait dans la sobriété cette année, on est plus dans les frasques de Serge ! Marcel Jean remet à Isao Takahata un cristal d'honneur pour sa longue carrière animée (tonnerre d'applaudissements). Takahata sensei se fend d'un petit discours en Français, puis Toshio Suzuki fait une brève apparition elle aussi couronnée d'applaudissements. Le tout en un petit quart d'heure. C'est que le film dure 2h20 tout de même !
Le Conte de la Princesse Kaguya est un grand classique de la littérature Japonaise dont l'origine remonte à plus d'un millénaire. Un vieux couple découvre un bébé dans le creux d'un bambou et décide de l'adopter. L'enfant grandit très vite pour devenir une magnifique jeune fille qui s'épanouit au contact de la nature environnante. Le vieux coupeur de bambous découvre alors de l'or et des kimonos à l'intérieur d'autres arbres. Il décide de déménager dans la capitale pour y mener une vie à grand faste et marier sa fille. Mais Kaguya dépérit dans cette grande ville où tout semble faux, y compris les sentiments de ses prétendants...
L'animation est absolument magnifique, une succession d'aquarelles et d'estampes à tel point que le style éclipse parfois une histoire qui s'étire en longueur; c'est en somme un film qui prend son temps et refuse sciemment les gimmicks narratifs habituels. Takahata prend le contre-pied de ses films précédents, plutôt réalistes, dans cette épopée fantastique. Un peu comme s'il avait inversé les rôles avec Miyazaki dont le dernier film (Le Vent se Lève) était lui aussi très éloigné des précédents.