Parenthèse. Pauvre, pauvre Cybernight qui attire à coup sûr les foudres de la météo. C'est sous une fine pluie que les rythmes technoïdes se sont propagés, attirant un groupe d'irréductibles près des haut-parleurs surchauffés. L'essentiel de la foule se tenait sous le hauvent du théâtre, hésitante à aller se tremper!
Fast Film (CM5)
10h30. On commence très fort avec Fast Film, hommage expéditif aux vieux films tombés dans l'oubli. Cette poursuite infernale n'a pas grand intérêt en elle-même, c'est plutôt la technique employée qui fait de ce court-métrage un excellent divertissement. Les antiques pellicules sont découpées, pliées malmenées et finalement mélangées pour créer ce melting-pot improbable où Indiana Jones côtoie les Têtes Brûlées.
Par la suite, The Old Fools se fait très remarquer par son approche lugubre de la vieillesse et de la déchéance physique. Pas vraiment agréable à regarder parce que nous mettant en face de notre propre mort, le court-métrage a peu de chances de remporter l'adhésion du public! Le court métrage suivant est beaucoup plus réjouissant. Good Luck, Mr. Gorsky nous renseigne sur les réelles motivations de Neil Armstrong à marcher sur la Lune. Comme toujours, il y a une femme derrière tout ça, et pas n'importe laquelle! La chute de l'histoire est vraiment hilarante. Mais je ne voudrais pas tout raconter...
Le Petit Théâtre Mécanique est l'une des rares animations de marionnettes qui soit humoristique. Thomas, dix ans, est laissé à l'aire de jeux d'un centre commercial. Là, il découvre un théâtre mécanique qui joue Hansel et Gretel en boucle. Seulement, au bout d'un moment, Hansel et Gretel commencent à sérieusement déjanter et décident de faire leur sort à tous les adultes cupides et égoïstes de ce conte un peu cruel. Voilà du neuf!
Dans un désert, un homme répète inlassablement des numéros de music-hall jusqu'à ce qu'il se décide enfin à se rendre en ville. Laurent Pouvaret, directeur des études de l'école du film d'animation de Valence (La Poudrière), m'avait laissé une très bonne image lors de sa venue à Annecy il y a deux ou trois ans. Malheureusement sa dernière oeuvre, La Cancion du Microsillon m'a un peu laissé sur ma faim. La maîtrise technique est indéniable mais le court-métrage manque un peu de chaleur et de dynamisme, sans doute à cause des matériaux métalliques employés qui sont typiques de l'auteur. Je préfère de loin son précédent travail, Ferrailles.
Car Craze est une fable écologique au propos louable mais à la réalisation vraiment fatiguante. Les émissions polluantes ont quasiment disparu de la planète, mais des contrôleurs écologistes découvrent des tâches suspectes sur l'image satellite. Une fois sur place, il découvre avec horreur une antique cité qui fonctionne encore au pétrole. Strident et hallucinatoire, le court-métrage n'épargne ni nos yeux, ni nos oreilles. Dommage!
Blues Stories (TV5)
14h00. La petite perle de cette édition se nomme Blues Stories et raconte les trépidantes aventures quotidiennes de la vie moderne. Rouler sur la nationale ou traverser une voie piétonne en ville devient rapidement insurmontable. Heureusement, les vaches miauleuses sont là pour nous aider! On nous prouve une fois de plus que de bonnes idées peuvent sauver un court-métrage là où la technique est un peu chaotique. Parce que c'est réalisé en Macromedia Flash, tout de même...
Le conte tchèque Fearless Frankie est assez
sympathique à suivre. Le petit Frankie ne connaît pas
la peur. Lorsque son père l'installe pour la nuit dans une
auberge hantée pour faire son éducation, Frankie commence
à jouer aux cartes avec les mort-vivants. La situation dégénère,
mais Frankie l'intrépide sait aussi se battre!
La Tête dans le Guidon (photo) fait un peu penser à Panique au Village. C'est sans doute à cause de l'animation de figurines, revenue à la mode grâce à ce dernier. Le Tour de France passe aujourd'hui par la plage et devra échapper à des dangers aussi divers que le château de sable ou la pelle... J'ai la plupart du temps la décence de ne pas parler des court-métrages que je n'ai pas aimé. Enfin, sauf quand je vois des cas d'école, comme French Touch, une série ringarde qui se veut branchée. L'épisode vulgaire et mal fait que nous avons subi a vraiment tout pour plaire. Rideau.
Home Movies est une série qui passe actuellement sur Cartoon Network. Sans être inoubliable, elle est agréable à suivre car humoristique et un peu cynique, tout comme Ginger. Deux séquelles de Daria en beaucoup plus soft, en somme. L'épisode proposé raconte simultanément les pires expériences de Brendon et Mélissa. Brendon doit passer le week-end chez un de ses camarades de classe, un gamin égocentrique et perturbé tandis que Mélissa rejoint un club de filles dans lequel elle doit faire de la vente forcée...
Kiki, La Petite Sorcière
Kiki, treize ans, doit quitter sa famille durant un an pour compléter son apprentissage. C'est une règle bien connue que toutes les petites sorcières doivent appliquer! Par un beau soir d'été, elle part en balai volant avec son chat Jiji et son baluchon. Kiki découvre bientôt une charmante petite ville en bord de mer où elle décide de s'établir. Déjà indépendante, elle doit utiliser ses talents magiques pour vivre et décide ainsi d'ouvrir un service de livraison. Quoi de plus rapide en effet que de voler de porte à porte?
La magie d'un tel film est de rendre tout de suite attachante une histoire à priori pas extraordinaire, mais au contraire ancrée dans le quotidien. Excepté ses pouvoirs, Kiki est une jeune fille comme les autres avec des préoccupations tout à fait contemporaines: devenir indépendante et faire sa place dans une société de plus en plus complexe et indifférente. Elle doit de plus faire face aux joies et aux peines de l'adolescence, des sentiments qui sont particulièrement forts à cette époque de la vie.
Comme Nausicaa, Sheeta ou encore Chihiro, Kiki est une héroïne attachante parce que intègre, et pas parfaite. Elle devra traverser des épreuves dont elle ne sortira pas toujours victorieuse. Elle commettra des maladresses mais saura toujours s'affirmer. Et finira par gagner le respect et l'amitié. Peut-être même l'amour...
Réalisé en 1989 par Hayao Miyazaki, il est entendu que ce film est un joyau de plus dans la collection Ghibli, une oeuvre à ne pas manquer pour peu que l'on apprécie le cinéma d'animation. La réalisation est comme toujours impeccable, l'histoire sans faille. La musique de Joe Hisaishi prend de jolies consonances européennes et insuffle une fraicheur romantique tout à fait dans le ton de l'oeuvre.
La Petite Sorcière n'a pas fini de nous faire rêver!
Wunderwerk (ETU4)
Nous voici au théâtre. Il est 23 heures, et nous assistons à une séance de court-métrages étudiants. Est-ce la fatigue accumulée qui m'obscurcit l'esprit? En tout cas, j'ai bien du mal à y prendre plaisir... Seul Wunderwerk, une charmante et poétique narration s'en sort avec les honneurs.
Wunderwerk est l'histoire d'un vieil inventeur solitaire, un ermite qui construit un oiseau mécanique et lui donne la vie pour tromper son ennui. Mais la petite créature habituée à vivre dans un atelier sombre et décrépi découvre bientôt le vaste ciel. Ivre d'espace, l'oiseau prend son envol pour rejoindre ses pairs. Le vieil homme se voit alors contraint d'entraver sa liberté. Mais à quoi bon?
Ce récit plein de tendresse est magnifiquement réalisé, alliant la délicatesse du dessin fait à la main aux technologies numériques d'animation. Une lueur d'espoir dans un programme morose...