Mardi 3 juin, 8h45. La queue pour le retrait des contremarques descend déjà les marches de Bonlieu, et très vite les dépasse. C'est encore plus impressionnant que l'an dernier. Je ne pense pas récupérer les billets avant 9h30, alors autant en profiter pour écrire un peu!
From Darkness (CM2)
Les court-métrages commencent sur les chapeaux de roues avec Terre Promise, une libre interprétation du conflit israélo-arabe. Très caustique, volontairement stéréotypé, le film tente avec plus ou moins de succès de démontrer l'absurdité de cette guerre larvée. Devant la difficulté de la tâche, on ne peut que s'incliner!
L'Odeur du Chien Mouillé est beaucoup plus classique. Son auteur l'a réalisé en papier découpé, et raconte l'histoire d'un enfant aux oreilles de chat qui est maltraité par un adulte. La révolte gronde! Ensuite, la vie spectaculaire d'un looser acharné nous est narrée dans Harvie Krumpet (photo). Drôle et ironique, la philosophie de la vie selon Harvie mérite largement le détour. Elle pourrait se résumer en deux mots: Carpe Diem (à prononcer sur un ton d'outre-tombe)!
Les
Oiseaux Blancs, les Oiseaux Noirs est une démonstration
de la sagesse africaine. Les oiseaux blancs représentant
les bonnes pensées que l'on a pour autrui et les noires,
les mauvaises. Un Petit Vélo dans la Tête
est le film enjoué d'un passionné de la petite reine.
On suit ses aventures cyclistes avec intérêt, et l'auteur
n'hésite pas à diverger un peu pour conserver une
narration dynamique. Une réussite! How to Cope with
Death (photo) est beaucoup moins philosophique mais très
efficace. L'on y voit une grand-mère se battre aux poings
avec la Faucheuse. La Kung-Fu mamy va-t-elle l'emporter?
Un conte inuit du fond des âges nous est montré dans From Darkness, l'histoire d'un eskimau qui pêche le squelette d'une femme morte depuis longtemps. D'abord apeuré, puis compatissant, l'homme s'endort bientôt, apaisé. Au plus profond de la nuit, pourtant, bien des choses peuvent arriver... Joliment réalisé, ce court-métrage fait partie de mes favoris!
Cette série de court-métrages est excellente: je suis sûr que plusieurs de ces films vont emporter un prix. D'un autre côté, on ne s'improvise pas jury...
Ape (TV2)
Les Gobelins nous proposent les aventures trépidantes d'un croquis de sketchbook dans Le Carnet. Poursuivie par une chose sans nom, l'héroïne de papier traverse nombre de schémas préparatoires et de storyboards embryonnaires mais malgré ses efforts, le cahier finit par se refermer!
Après ce générique très rythmé, nous voilà emmenés dans un univers de polar un peu particulier puisque le héros n'est autre qu'un... singe, échappé du zoo et qui connaît bientôt une ascension fulgurante dans le monde du showbiz. Mais c'est sans compter sur Mendez, le gardien, qui le poursuit sans relâche pour le ramener dans sa cage! Réalisé en images de synthèse, Ape est agréable à regarder, et je ne peux pas m'empêcher de voir une petite influence de la planète des singes, surtout dans la conclusion de l'histoire.
Nous enchaînons avec une série française plutôt bien réalisée, qui se passe dans la préhistoire. Les Enfants du Feu relate les aventures d'une tribu à la recherche du secret du feu. Il ne va pas sans dire qu'ils rencontreront nombre d'ennemis, mais aussi de surprenants alliés dans leur quête. Dommage que l'épisode d'aujourd'hui souffre d'une certaine lourdeur, le manque de dynamisme de l'ensemble plombant les bonnes idées... Un programme qui passera certainement sur une chaîne cablée!
Restons en France avec Les Durs du Mur, où trois enfants inséparables, deux cancres issus de familles défavorisées et un premier de la classe aux origines bourgeoises, imaginent toutes sortes de stratagèmes pour attirer l'attention sur eux. Et si on photocopiait les carnets de notes? Le dessin, voulu simple, est irrégulier et franchement pas très agréable, mais l'histoire bien ficelée rattrape ce défaut.
Finalement, voici un conte hongrois, Le Mouton à la Toison d'Or, où un jeune berger propriétaire d'un mouton magique sème la panique dans un petit royaume. Mais la morale est sauve, et le petit berger se marie avec la princesse du coin. Assez classique, donc, sauf qu'en Hongrie on ne se préoccupe guère des personnages secondaires. Quand ils ne servent plus, on les empale. Ca fait tout drôle...
Kaena, la Prophétie (LM1)
Kaena rêve de choses extraordinaires qui ne sont pas de son monde. Un monde étroit, un arbre gigantesque nommé Axis. Sa tribu vit dans la peur perpétuelle de ses Dieux pour lesquels elle récolte la sève des arbres. Et la seule nourriture vient des vers parasitant Axis. Refusant de participer à la vie de son peuple, Kaena veut explorer, trouver les réponses aux rêves énigmatiques qui se répètent sans cesse. Et si, au delà des branches les plus élevées, se trouvait la clé?
Kaena, la prophétie est réalisé tout en images de synthèse, et est 100% francophone! Je l'ai vérifié durant le générique... Le film n'a pas à rougir face à son concurrent direct Final Fantasy. Il y a beaucoup de points communs entre les deux. Ainsi, lorsque Kaena émerge de son rêve, la scène ressemble à s'y méprendre à l'éveil de Aki. Les deux héroïnes pourraient être soeurs tant leurs caractères se ressemblent. Et l'un comme l'autre, ces longs métrages empruntent énormément à l'univers du jeu vidéo.
Heureusement, la comparaison s'arrête là et en dépit d'un scénario un peu fouilli voire contradictoire (mais je ne suis pas sûr d'avoir tout compris), on ne s'ennuie pas une minute à suivre les péripéties de la jeune fille. A voir! Kaena sort le mercredi 4 juin au cinéma.
Fantasia 2000
Ah, le Pâquier. Son ambiance inimitable. Ses têtes qui dépassent sur l'écran gonflable, ses lasers, ses bruits intempestifs... Et pourtant, on ne s'en lasse pas! La nuit est superbe, alors il faut en profiter! Le mardi est traditionnellement dédié à Disney, et il n'est donc pas étonnant de voir Serge Bromberg et Roy Disney répéter leurs discours de la veille. Destino est donc projeté à nouveau sous les applaudissements d'une foule conquise.
Fantasia 2000 prend la relève. Sur fond de musique classique dramatique, descriptive ou absolue, les sketches se succèdent et ne se ressemblent pas. Mention spéciale à Rhapsody in Blue, ma musique préférée dans l'ensemble, et à la dernière partie, l'Oiseau de Feu, qui laisse entendre dans son titre la promesse d'une histoire de vie, de mort, et de renaissance sous les traits d'un cerf majestueux tout droit sorti de l'univers de Miyazaki (désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher). Une conclusion parfaite dans un long-métrage assez hétéroclite!
Une petite anecdote pour terminer? On voit quelques images de Destino dans Fantasia 2000. On nous raconte qu'il s'agit d'un projet avorté qui ne verra jamais le jour!