Vendredi. Pas le temps de souffler: la journée s'annonce riche avec quatre programmes à voir d'après ma petite liste. Je fais la queue, comme d'habitude, pour récupérer les places. Je patiente... Après tout, pour une somme finalement modique, j'ai accès à toutes les séances à condition de me lever suffisamment tôt. Pas un souci pour moi!
Pour commencer, un rappel de Metropolis au théâtre. Le film se prête volontiers à une seconde vision et de toute façon, il n'y a rien d'autre d'intéressant ce matin. Constatation: le théâtre est définitivement une salle parfaite pour le cinéma: bonne accoustique, bonne sonorisation et une image parfaite. En plus, les techniciens n'hésitent pas à pousser les watts et franchement, ça dégage! Dans un crescendo visuel et sonore, Metropolis nous livre ce qu'il a de meilleur et l'apocalypse promise par le scénariste Otomo prend toutes ses dimensions! (Et la musique! Ahhh... La musique!)
Molly Star-Racer (TV5)
Le Moine et le Papillon version Gobelins nous accueille pour cette nouvelle série de courts destinés à la télévision. Sans doute pas le plus original des génériques, mais inconstestablement l'un des plus beaux! Quelques secondes de répit, et les speakers du théâtre annoncent Mr Bean, pour la Grande Bretagne. Comme la série tout pareil: je n'ai pas du tout accroché: je ne vois pas grand intérêt à remontrer en animation les sketches 'live' de Rowan Atkinson. Il y en a qui aiment...
Paghaï,
pour la France. Série très colorée et très
rythmée, inspirée sans nul doute d'un jeu vidéo
célèbre: les Paghaï vivent sur une île
qui sert de laboratoire aux dieux. Pourtant, plus que l'histoire,
c'est la voix du narrateur qui a frappé mon esprit. Le grand
Jean Topar, inconnu célèbre, est de la partie. Le
prologue des Cités d'Or, Zeus dans Ulysse 31, c'est lui.
Pas des petites références, n'est-ce pas?
Molly
Star Racer, toujours pour la France, aurait pu être japonais
tant il emprunte à la japanime. D'ailleurs, le générique
est chanté dans cette langue. Evidemment, les amateurs (dont
je fais partie, je ne me vois pas prétendre le contraire)
sont aux anges. Quand aux autres, ils n'auront sans doute pas accroché
à cet hommage un poil trop sérieux.
Le CTTI
du jour est Hyrdinden. Passablement ennuyeux quoique très
bien réalisé, les aventures du ramoneur et de la bergère
en porcelaine ne sont pas inoubliables, loin de là... De
même, je citerai juste Un Cadeau pour Selim, trop long
pour être honnête, et Cosmic Cowboys. Tous deux
français, tous deux moyens.
Let's
Get Ready to Rumba est un épisode des PJs, série
qui passe sur le cable français. L'humour noir (err, pas
le noir de Franquin. Plutôt à la Cosby Show, s'entend.
Enfin, le Cosby Show c'est has been, mais vous voyez ce que je veux
dire!) passe très bien sous forme animée. Aujourd'hui,
l'acariâtre Miss Avery apprend la dance à Thurgood
dans l'optique d'un concours, ce que sa femme aprécie somme
toute moyennement. Ca va swinger!
Le Voyage de Chihiro
Alors
d'accord, j'ai déjà fait les éloges du Voyage
de Chihiro une fois, et je ne me répèterai pas.
Mais quand même, un petit rappel ne fait pas de mal! Il a
fallu feinter pour entrer dans la salle. Si nous étions sortis
de la séance précédente pour refaire la queue,
nous n'aurions jamais pu assister à celle-ci car la salle
fut comble. Je ne suis pas le seul à vouloir m'immerger à
nouveau dans le monde des esprits. C'est l'effet Totoro!
Serge fait même une courte apparition pour rappeler que le
film n'est sorti qu'au Japon et en France, chanceux que nous sommes,
et que le festival ne pourrait passer à côté
d'un film des studios Ghibli. Vrai! Si ma mémoire ne me fait
pas défaut, Totoro et Pompoko ont même
reçu le grand prix en leur temps...
Le générique de fin défile déjà sous les applaudissements triomphants du public. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens une certaine fierté durant ce moment privilégié. J'espère ne jamais me lasser de cette expérience!
The Cheese Shop (CM5)
Les courts métrages commencent en fanfare avec le bizarrissime Weitzenbergi Tänav, où quand une mouche perturbe une morne vie de couple. Les réactions se cascadent, jusqu'à ce qu'un tueur en série s'en mêle. Cette oeuvre estonienne me rappelle assez fortement Le Couteau dans les fourchettes pour son ambiance et son graphisme. Ma préférence reste bien sûr pour ce dernier.
Après
une pause kaléidoscopique, The Cheese Shop fait furieusement
penser à un sketch des Monthy Python: comme par hasard, John
Cleese et Michael Palin apparaissent au générique.
Il est parfois difficile d'acheter du fromage dans une crémerie.
Si, si! Cela dit, il manque le mordant de la fine équipe.
Les japonais sont parfois là où on les attend pas, et c'est le cas pour Bustaman, entièrement réalisé en pâtes à modeler: spaghetti, coquillettes, nouilles et macaroni font des héroïnes bien inhabituelles. Appétissant!


Le prix du film le plus glauque revient sans nul doute à Dog. Un petit garçon a perdu sa mère et vit désormais seul avec son père, qui l'évite. Il trompe sa tristesse grâce à son chien. Mais il est vieux et il agonise. Ne vaudrait-il pas mieux abréger ses souffrances? J'en ai encore froid dans le dos.
Bookashky
raconte la vie de sympathiques insectes (j'ai mal rien qu'à
écrire ça) qui veulent quitter une cuisine hostile
pour le vaste monde. C'est avec un véritable challenge, vu
les moyens du bord. Mais des bestioles extraterrestres débarquent
et semblent venir en paix. C'est drôle, c'est bien emmené.
Le Racism est un nouveau produit pour l'Irlande, proposé par le biais du téléachat. Raisonnant par l'absurde, l'auteur ridiculise ce concept malheureusement universel. Rien à voir avec Justice Runners, où une course fantaisiste de trains fait rage. Curieux mais pas mal...
Le malaise de Dog se prolonge sous une autre forme dans The Hunger Artist, qui présente la vie d'un homme oublié par tous, autrefois célèbre dans un art morbide consistant à s'affamer pendant quarante jours. Vous savez quoi? Il meurt à la fin.