Ce programme spécial regroupe les gagnants des années 1987 à 1991. Ce sont donc de grands crus qui nous sont proposés ici. Mais comme je suis difficile (et un peu fainéant), je ne parlerai ici que du chef d'oeuvre de Frédéric Back ainsi que du petit Chaperon Rouge revisité par les russes.
L'Homme qui Plantait des Arbres
Magistral, poétique, intense, les superlatifs manquent pour décrire l'une des plus belles oeuvres jamais réalisée en matière d'animation. Basée sur un magnifique texte de Jean Giono, conté par la chaleureuse voix de Philippe Noiret, ce plaidoyer écologiste et pacifique est un véritable rêve éveillé. Chaque image est une peinture, saisissant l'instant, décrivant toujours avec justesse le propos de l'auteur. Il est vain de vouloir décrire cette fresque en quelques lignes. Il est par contre impératif de voir une fois ce film dans sa vie, ou à défaut de lire le texte dont il s'inspire. Parions que ce n'est pas la dernière fois qu'il sera diffusé à Annecy !
Le Loup Gris et le Petit Chaperon Rouge
Le conte, tout le monde le connaît. Il en existe d'innombrables variantes, de la version Warner Bros jusqu'à la dure interprétation de Jin Roh. Et pourtant, n'est il pas original d'illustrer cette histoire comme une comédie musicale style Broadway avec une animation en pâte à modeler ? Le petit chaperon rouge russe doit porter des victuailles à sa grand mère exilée en France. Le méchant loup est bien sûr de la partie et ingurgite pèle mêle le dentiste qui l'avait soigné, un accordéoniste, les sept nains qui de toute façon n'avaient rien à faire ici, et la grand mère émule d'Edith Piaf. Or donc, la petite fille finit par trouver la maisonnette de sa mère grand (pas très difficile à trouver ; voyez la tour Eiffel et la maison qui est en dessous) et se fait dévorer sans préambule. Tant mieux, ça fait des vacances de ne pas avoir à subir la séquence grand yeux - grandes dents.
Mais il est dangereux de manger un russe, très dangereux de manger plusieurs russes, et fatal d'ingérer un dentiste russe. Celui ci décide en effet de danser une variante de la polka (mamouchka ?) qui libérera tout le beau monde prisonnier de l'estomac de la bête et dans sa mansuétude sauvera le loup de l'indigestion.