Qui commence sur les chapeaux de roue puisque je quitte le bureau à 17h35 pour la séance de 18h00 au Vox. La voiture garée comme il se doit (chacun en tirera ses conclusions), je cours littéralement depuis chez moi jusqu'au centre-ville rejoindre XSeb qui a pu partir avant moi. Oh chance, il m'a patiemment attendu et nous rentrons dans la salle aux trois-quart pleine alors que le film a malheureusement déjà commencé. Alors...
The Miracle Maker tiendra t'il ses promesses ?
Sous ce titre énigmatique se cache en fait l'une des plus grandes histoires de l'humanité, à l'origine de la religion chrétienne. C'est en effet la vie de Jésus que se propose de relater (humblement) ce film d'animation.
Des transcriptions de sa vie, on peut dire qu'il y en a eu, depuis la plus célèbre et célébrée jusqu'au pire téléfilm proposé par TF1. Quoiqu'il en soit, seules les dernières années de Jésus sont ici contées, de sa vie de prophète, des miracles qu'il a accompli, de sa crucifixion et finalement de sa résurrection. Inutile d'aller plus profondément dans les détails, ceux qui comme moi ont eu des cours de catéchisme doivent ressentir comme un écho lointain dans leur mémoire. Quand aux autres, ils auront bien vu une quelconque adaptation...
Reste à savoir de quelle manière cette histoire nous est contée. Au risque de faire tomber un peu le suspense : c'est une réussite. La narration n'est jamais emphatique ou grandiloquente, mais au contraire riche de mysticisme et de poésie. La technique employée est par contre assez surprenante, puisqu'il s'agit en réalité d'un ensemble de techniques et technologies qui se combinent pour donner un résultat époustouflant. On passe ainsi de l'animation image par image de marionnettes en pâte à modeler à des cellulos classiques, images de synthèse, prises de vue réelles avec acteurs par des transitions parfois un peu brutes, le plus souvent parfaitement fluides et qui servent parfaitement l'histoire.
Je ne peux m'empêcher de rapprocher ce film avec le Moïse de Dreamworks. Bien que ce dernier ait bénéficié d'un budget bien plus conséquent, il pèche par ses excès disneyens (américains ?) tandis que cette production européenne, plus sobre, dessert parfaitement le sujet. De plus, la musique de la compositrice Anne Dudley, mélange de mélodies méditerranéennes et de symphonies, accompagne le film sans jamais le dénaturer.
Il paraît que 'Il était une fois Jésus' (titre francisé) est sorti au cinéma le 12 avril dernier. On ne peut que déplorer, une fois de plus, que le carcan des distributeurs n'ait pas eu foi en lui...